Message posted on 29/10/2020

Soutenance de thèse - "Fabriquer la communauté imagée. Une ethnographie visuelle à Sarcelles" - Camilo Leon-Quijano

Bonjour à toutes et à tous,

J'ai le plaisir de vous inviter à la soutenance de ma thèse intitulée


“*Fabriquer la communauté imagée. Une ethnographie visuelle à Sarcelles*”



La soutenance aura lieu* le lundi 2 novembre à 14h* à l’*École des Hautes
Études en Sciences Sociales*.

En raison de la situation sanitaire, le public ne pourra assister à la
soutenance que par visioconférence. Si vous souhaitez y assister, n’hésitez
pas à me contacter (cleonquijano@gmail.com) afin que je puisse vous
transmettre les informations nécessaires.

Vous trouverez le résumé de la thèse et la composition du jury ci-dessous.

Le jury sera composé de :


*Roger CANALS – *Associate Professor à l’Université́ de Barcelone
(Rapporteur)

*Cécile CANUT – *Professeure à l’Université́ Paris Descartes

*Sylvaine CONORD – *Maitresse de conférences à l’Université́ Paris
Nanterre

*Anne* *MONJARET* – Directrice de Recherche au CNRS (Directrice)

*Boris PETRIC *– Directeur de Recherche au CNRS (Rapporteur)

*Juliette RENNES* – Maitresse de conférences à l’EHESS (Co-directrice)



*Résumé*

Cette thèse étudie la vie sociale des images à Sarcelles, ville située dans
la banlieue nord de Paris. Elle porte sur les matériaux et les interactions
photographiques qui définissent socialement cet espace. En partant d’une
ethnographie visuelle menée entre 2015 et 2018, elle explore les pratiques
imagées, ces activités qui encadrent la fabrication, le partage et
l’accomplissement social des images. Le projet général de cette recherche
est l’étude de ce que j’ai nommé une communauté imagée. Cette notion permet
d’analyser l’écologie des pratiques visuelles à partir d’une démarche à la
fois pragmatique et phénoménologique. Si la plupart des ethnographies
emploient la photographie comme un moyen pour décrire ou illustrer des
phénomènes sociaux, cette thèse propose un revirement méthodologique et
épistémologique : c’est en photographiant qu’il est possible d’étudier les
pratiques visuelles dans l’environnement social où elles se produisent.
Dans cet esprit, il est question ici de proposer une ethnographie des
images et par les images, c’est-à-dire une photo-ethnographie critique,
réflexive et participative pour interroger la dimension sensible des
expériences sociales. Au croisement de la sociologie, de l’anthropologie,
des études urbaines et des études visuelles, cette recherche contribue au
développement de l’ethnographie visuelle. Sur la base d’une phénoménologie
des expériences visuelles, elle explore les multiples configurations des
affects urbains en suivant une démarche non indicielle. Elle accorde ainsi
une attention particulière aux processus de fabrication, d’échange, de
publicisation et d’accomplissement des images sur le terrain. Cette thèse
s’articule autour de cinq chapitres. Le premier étudie l’économie des
images au niveau municipal. Il fait un état de l’art des productions
photographiques sur Sarcelles et examine les stratégies institutionnelles
et artistiques déployées dans la définition des récits portant sur cet
espace. Le deuxième analyse l’écologie des échanges visuels au niveau local
à partir des formes de résistance imagée des citoyen-ne-s sur les médias et
les réseaux sociaux. Le troisième explore le rapport entre expérience
spatiale et photographie sur la base d’une activité immersive, sensorielle
et non indicielle. Le quatrième chapitre sonde la façon dont l’espace
urbain est vu et vécu par les habitant-e-s à partir de méthodes
participatives. Ces pratiques collaboratives permettent d’interroger les
représentations de l’expérience en ville en problématisant la place de
l’enquêteur et de l’enquêté-e sous un prisme intersectionnel. Enfin, le
cinquième chapitre décrit les différents degrés de publicisation des récits
photo-ethnographiques en explicitant l’accomplissement de ces derniers à
l’intérieur et à l’extérieur de la ville, notamment dans le milieu
photojournalistique. Il s’agit donc ici d’enquêter sur les modalités de
réception ainsi que sur la définition publique et médiatique de la
communauté imagée. En somme, cette thèse contribue au développement de
l’anthropologie et de la sociologie visuelle en proposant une approche à la
fois phénoménologique, pragmatique et critique fondée sur l’engagement
photographique de l’ethnographe sur le terrain.


*Mots-clés* : ethnographie visuelle, photographie, sociologie visuelle,
anthropologie visuelle, urbain, sensoriel, banlieue, genre.


Au plaisir de vous y retrouver,

Bien à vous,

*Camilo León-Quijano*
Doctorant à l'EHESS (CEMS/IIAC)
Photographe / www.camilo-leon.com
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